
A Adrar, au sud du pays, les travailleurs de l’entreprise Grands Travaux Pétroliers (GTP), une filiale stratégique du groupe SONATRACH, bouillonnent de colère.
Depuis jeudi dernier, dans l’indifférence générale des médias algériens, près de 150 travailleurs ont entamé une grève de la faim pour protester contre leurs conditions de travail au niveau du complexe du Groupement Touat Gaz (GTG) à Oued Zine, 30 Km au sud d’Adrar.
Et ce samedi, la tension est montée crescendo lorsqu’un groupe de 25 employés ont menacé de se suicider collectivement devant la direction de l’entreprise des Grands Travaux Pétroliers (GTP). Ces employés se plaignent du “traitement indigne” qu’ils subissent dans les chantiers de ce champ gazier, l’un des plus importants de toute l’Algérie.
Selon les grévistes joints au téléphone, les responsables de GTP font subir l’inqualifiable et l’insupportable aux travailleurs infortunés. Récemment, pas moins de 2482 de ces ouvriers qui affrontent au quotidien les rudesses du climat du Sahara ont été victimes d’une intoxication alimentaire générale provoquée par les très mauvaises conditions d’hygiène de leur lieu de restauration.
Ces ouvriers accusent également les responsables de GTP d’avoir détourné les fonds investis par le partenaire espagnol Tecnidas Reunidas, en charge du montage électromécanique des installations destinées au développement du champ de Gaz de Touat, pour fournir aux travailleurs des lieux d’hébergement confortables et dignes de ce nom. Selon les grévistes, la société espagnole a débloqué une enveloppe de 90 milliards de centimes pour construire ces lieux de repos. “Malheureusement, nos hauts responsables ont détourné cet argent pour acheter des vieilles chambres en préfabriqué datant de plus de 19 ans”, s’indignent les grévistes dans leur témoignage accordé à Algériepart.
Les protestataires ont dénoncé également le détournement de leurs bonus annuels estimés à près d’un million de Da, soit 100 millions de centimes, pour chaque ouvrier. Il était prévu que GTP reverse ce bonus entrant dans le cadre de l’exerce de l’année 2016/2017 à ses travailleurs en trois tranches. “Jusqu’à aujourd’hui, nous n’avons touché que 20 % de notre dû. Où est passé notre argent ?”, s’écrient les contestataires qui disent subir des pressions et des menaces de la part de leur hiérarchie pour mettre fin à leur mouvement de grève.
Soulignons enfin que depuis mars 2015, ces travailleurs sont mobilisés sur ce site pour construire une usine de traitement et d’un réseau de canalisations pour la collecte et le traitement du gaz en provenance de 26 puits producteurs.
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