Le Ministère des Affaires Etrangères Algériens, entre Népotisme et Ravage Sécuritaire !

Au mois d’Aout 2022, Mohamed Amine Bouguerra attaché de chancellerie au Consulat Général d’Algérie de Londres, va faire défection et demander l’Asile politique au Royaume-Uni. Mohamed Amine Bouguerra, dont le père et le frère travaillent au Ministère des Affaires Etrangères (MAE), n’a pourtant jamais été éligible pour être affecté en poste.

Auteur : yf.cheikh@protonmail.com

Son recrutement au Ministère, tout comme celui de son frère, sont le résultat d’un népotisme de proximité mais également de l’incessant battage en coulisses de leur père, attaché de chancellerie auprès d’une représentation diplomatique algérienne dans un pays du Golfe.

Il faut savoir qu’au MAE algérien, certains ont trouvé une voie détournée pour accéder au statut diplomatique sans passer par les voies officielles : devenir attaché de chancellerie et s’occuper de la régie des ambassades et des consulats…

Une voie ouverte à toutes sortes d’énergumènes, du vendeur à la sauvette à la danseuse de cabaret, de la femme de ménage à la fille d’un ancien ponte de la présidence, de l’ancien pickpocket de la rue de la Lyre au plombier, du caissier de la cantine du sous-traitant du MAE à l’électricien, du traducteur à l’énarque, compétents ou pas , tous optent pour cette voie rapide qui leur permet d’avoir un statut diplomatique et le garder par la suite !

Le cas de Bouguerra ne fait pas exception lui qui bénéficie du soutien du très influent Directeur Général des Ressources, Salah Attia, ex-Ambassadeur connu pour ses interventions en faveur de la nomenklatura, les enfants et proches des cadres de la DGSI, des officiers supérieurs, des Walis, d’un ex-directeur de la fonction publique, du clan Hammadi, de directeurs de sociétés publiques, etc…

Bouguerra est ainsi affecté à la lointaine Ambassade d’Algérie à Bagdad, un tremplin provisoire pour camoufler son inéligibilité d’être affecté en poste, avant d’être muté au Consulat Général d’Algérie à Marseille.

Bouguerra, qui semble avoir opté pour Londres, refuse obstinément ce poste considéré comme celui des sanctionnées et des pestiférés du MAE. Il sera donc muté vers le consulat général de Londres comme il l’a souhaité.

Au bout de quelque temps, Bouguerra prépare son départ et publie sur sa page Facebook une lettre de démission aussi tonitruante que fracassante où il dénonce le mépris absolu des fonctionnaires du MAE par leur hiérarchie, leur rabaissement permanent, la mauvaise gestion, les passe-droits, le népotisme, le trafic d’influence et la hogra !

Cette défection a braqué les projecteurs des services de sécurité sur les nombreux abus qui minent la gestion du MAE, et qui ont connu un pic inédit durant le passage de Boudjema Dilmi à la tête du Secrétariat Général du MAE.

Pour l’heure Dilmi est l’Envoyé Spécial du Président Abdelmadjid Tebboune pour l’Afrique, où il s’illustre en…délaissant l’Afrique.

Du temps de Dilmi, ce responsable qui voue une haine sans limites aux vrais diplomates – d’ailleurs tous écartés – plus de 1300 personnes n’ayant pas les critères pour rejoindre la diplomatie algérienne ont accédé frauduleusement au MAE, en violation de toutes les dispositions réglementaires en vigueur et souvent de façon si flagrante qu’elle a suscité effroi et stupeur !

C’est à son époque qu’a eu lieu la fameuse affaire dite des étudiantes. Deux jeunes étudiantes avaient alors bénéficié de passeports diplomatiques sans qu’elles soient recrutées au MAE et sans y avoir droit…

L’autre cas flagrant qui illustre le déclin profond dont souffre le MAE algérien est le racisme anti jeune qui y règne.

Très vive et très profonde, cette aversion pour les jeunes génération s’est à nouveau manifesté quand le Ministre Ramtane Lamamra, dans une tentative de redresser la situation catastrophique héritée de son prédécesseur Sabri Boukadoum, autre chantre du népotisme, a tenté de nommer un brillant diplomate quadragénaire dénommé Naoun Mokhtar au poste d’Ambassadeur d’Algérie à Addis-Abeba.

Cette nomination a été sabotée au motif qu’il serait trop jeune alors même que le Président de la République française Emmanuel Macron est âgé de 45 ans, que la Cheffe du gouvernement finlandais est âgée de 35 ans, que le Président du Salvador est âgé de 39 ans !

Pratiquement toutes les initiatives du Ministre Lamamra pour mettre à niveau la diplomatie algérienne et la développer, sont systématiquement sabotées par des réseaux affairistes au sein du MAE et au sein de la Direction Générale de la Sécurité Intérieure (DGSI), l’institution convoitant le plus le MAE.

C’est la DGSI qui nomme selon son bon vouloir les responsables au sein de ce Ministère de souveraineté, et ce via les enquêtes d’habilitation bâclées et le plus souvent orientées, de telle façon à éliminer toute compétence réelle au profit de nominations choisies et le plus souvent catastrophiques.

Le cas de l’ancienne consule à Londres, Kenza Benali, a suffisamment défrayé la chronique. Elle n’est pas la seule.

Il y a le cas Latroche, l’ancien DRH, Mokhtari, l’ex-directeur des Moyens Généraux limogé il y a quelques jours pour attribution illégale de véhicules de services à Mme Boukadoum, épouse de l’ex Ministre Boukadoum et ancienne Consule générale à New York…

Dans la même affaire, le Directeur Général du protocole du Ministère des Affaires étrangères, Nasreddine Rimouche, un personnage antipathique et haineux natif de Jijel, a également été démis de ses fonctions.

Or le premier, très pistonné, a été attaché de chancellerie à New York du temps où Boukadoum était représentant permanent de l’Algérie aux Nations Unies, tandis que le second doit son poste directement à Boukadoum.

Il y a aussi le cas de Smail Chergui, apparatchik natif de Batna et ancien indicateur des services, qui a été propulsé Ambassadeur en un temps record, et qui se retrouve aujourd’hui commissaire pour la sécurité et la paix au sein de l’Union Africaine.

D’un caractère hautain, orgueilleux et fort querelleur, il a failli faire perdre à l’Algérie le soutien de pays pesant très lourd en Afrique comme le Nigeria, l’Afrique du Sud et le Kenya.

« Beaucoup d’Africains ne l’apprécient guère et ne veulent même plus avoir affaire à lui, si ce n’était leur attachement naturel et un profond respect à notre Pays et à son histoire anti coloniale. » Nous indiquera une source interne au Ministère

Le passage de Mohammed Antar Daoud à Paris a également été catastrophique. C’est d’ailleurs lui qui a placé Mokhtar Terra comme délégué permanent adjoint d’Algérie à l’UNESCO, juste parce que natif de Jijel, comme lui… et d’ailleurs même l’adjointe de ce dernier est originaire de Jijel.

Aussi, comment voudriez-vous que ces cooptations régionales et ce vil népotisme aient quelque chose de bénéfique pour l’Algérie ?

La preuve :

 

Bien qu’ayant été correctement formé, le délégué permanent adjoint n’est pas un francophone alors que la logique aurait voulu que ce poste, extrêmement sensible, soit pourvu à une personne plus solide et maîtrisant surtout la langue du pays d’accueil.

Une condition d’ailleurs jamais respectée par l’administration du MAE, actuellement dirigée par Reda Boulassel, un « algérois  » pistonné natif de Jijel, propulsé directement au poste de Directeur des Ressources Humaines (DRH), sans aucun mérite ni compétence, mais doté d’une formidable capacité de nuisance et « prêt à accomplir les basses besognes » selon ses propres dires.

Ce savon à l’UNESCO aurait pu être aisément évité, sauf que le régionalisme au sein des services de sécurité et surtout la DGSI qui est directement derrière ces nominations, laissent notre pays vulnérable à ce genre de situations malheureuses et fragilise encore un peu plus la diplomatie algérienne…

Les Marocains, moins francophones que les Algériens, se permettent ainsi de damer le pion de façon bête et flagrante à nos représentants, alors que notre pays regorge de compétences marginalisées et écartées au nom d’un entrisme clanique aberrant.

C’est dire se le malaise de la diplomatie algérienne est grand, sans que personne n’en parle comme si cela relevait du tabou.

Si les nominations aux postes supérieurs au sein de ce Ministère continuent de susciter l’étonnement, c’est uniquement parce qu’ils ne sont basés sur aucun critère précis, autre que celui de la main de la DGSI, dont le choix catastrophique des maires, députés, patrons d’Entreprises et organismes publics, se répercute de façon si flagrante au sein du MAE. Et cela ne semble pas près de s’arrêter !

Pauvre Algérie…

2 Comments

  1. Merci pour cet article qui ne révèle cependant que des choses connues de tous au sein de ce département ministériel sinistré et sans âme en dépit de son siège immense au plateau des Annassers.

    Les choses vont de mal en pis avec des nominations bidon (il n’y a pas que des bidonvilles, il y a aussi les responsables bidon).

    Il serait intéressant de révéler qui se cache derrière Larbi Latroche, un véritable guignol qui a été ex-DRH puis ex-DGP (Directeur Général du Protocole) ou encore un certain Okba Chebbi, un hyper pistonné recommandé dès le premier jour et dont la carrière est encadrée par ses protecteurs….il y a aussi un certain Kamel Retieb, un psychopathe échappé d’un asile psychiatrique qui ne jure que par le dossier du Sahara occidental pour obtenir une promotion, le dinosaure de Hannache , un retraité depuis trente ans qui est encore ambassadeur à Bruxelles, le consul général à Lyon qui croit qu’il a sauvé le monde en devenant copain avec une folle des réseaux sociaux escroquant les harragas et tous ce beau monde de consuls et d’ambassadrices qui se sont fait avoir comme des bleus par un jeune harrag de 22 ans dénommé Belhasni Yagoub, vrai guignol farceur….

    Dilmi Boudjema a effectivement détruit le ministère des Affaires étrangères.

    Va falloir un jour tout dévoiler!

  2. Ce que vous avez dit est la triste vérité d’un ministère dirigé par des gens cooptés et attirés par l’appât du gain facile. Le dernier concours organisé par Attia Salah un pervers connu pour ses frasques et ses pratiques corruptrices envers les responsables militaires notamment pour se maintenir en poste en est la preuve. De toute sa vie il a courtisé le poste des finances pour se sucrer et sucrer ceux qui l’ont imposé à de poste, Boukadoum en sait un bout. Le dernier concours a vu l’entrée de fils et filles cooptés et choisis par Attia et les gens qu’il connaît sans que les responsables lèvent le petit doit.

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