Algérie – Mensonges Au Sommet de l’Etat sur les Energies Renouvelables !

A travers sa localisation géographique, notre pays dispose de l’un des gisements solaires les plus élevés au monde, avec une durée d’insolation sur la quasi-totalité du territoire national dépassant les 2000 heures annuellement, et pouvant atteindre les 3900 heures dans la région des hauts plateaux et du Sahara.

L’énergie reçue annuellement sur une surface horizontale de 1m² soit près de 3 KWh/m² au nord et dépasse 5,6 KWh/m au Grand Sud.

En Afrique, la plus grande installation photovoltaïque (PV) sur un toit et d’une puissance de 1,4 MW, a été aménagée à l’aéroport international Ahmed Ben Bella à Oran, dans la deuxième plus grande ville d’Algérie.

Grâce au potentiel d’exposition solaire en Algérie, ce projet pourra produire environ 3038 MWh d’électricité par an, ce qui correspond à 30% de la consommation d’énergie de l’aéroport oranais.

Une innovation qui permettra de pallier au recours traditionnel de sources d’énergie supplémentaires hors réseau, tels les groupes électrogènes, pour alimenter les infrastructures et autres édifices.

C’est la société italienne FIMER, géant mondial dans la production électrique et d’onduleurs pour systèmes photovoltaïques à grande échelle et des produits de soudure industriels, avec l’aide d’un sous-traitant algérien, qui a été choisie pour alimenter une partie de l’énergie de l’infrastructure aéroportuaire d’Oran.

Rappelons que l’Algérie s’est engagée en 2011 à produire 13,5 GW (gigawatt) d’énergie électrique à partir de centrales solaires d’ici 2030, ce qui suppose le développement et la promotion du secteur des énergies renouvelables qui présentent un avantageux impact environnemental, car réduisant l’émission de carbone.

Ce n’est qu’au mois d’Aout 2018 que la compagnie italienne FIMER, présente en Algérie depuis 2006, a signé un accord avec Elec El Djazair, Holding industriel entièrement contrôlé par l’Etat algérien, qui détient le portefeuille de plusieurs entreprises publiques spécialisées dans la production et la commercialisation de produits électroniques, électrodomestiques, électriques et de télécommunication.

Cet accord prévoit la production de 22 000 MW au plus tard en 2030, rentrant dans le cadre du plan national du développement des énergies renouvelables, adopté rappelons-le en…2011 !

Pour un investissement de près de 5 milliards de dollars, les pouvoirs publics estiment s’attendre à une production électrique à travers le solaire photovoltaïque s’élèvant à 13 500 MW dans 10 ans, permettant ainsi à cette énergie verte de participer d’une manière appréciable dans la production nationale d’électricité à moyen terme !

Un coût qui devrait, selon le discours officiel, engager l’Algérie sur la voie des énergies renouvelables afin d’apporter des solutions globales et durables aux défis environnementaux et aux problématiques de préservation des ressources énergétiques d’origine fossile.

Sauf que ce discours gouvernemental aux relents électoralistes, aussi creux que populiste, ne résiste pas face aux réalités des faits sur le terrain…

Car depuis l’adoption en 2011 de ce fameux programme national des énergies renouvelables et de l’efficacité énergétique, élevé en 2016 au rang de priorité nationale, la production électrique grâce aux énergies renouvelables n’a pas dépassé les 400 mégawatts (MW) fournies par les centrales solaires photovoltaïques réalisées entre 2010 et 2019 dans le Sud et les Hauts-Plateaux…

Cela représente un pourcentage de 0,55% des 22 000 MW constituant la capacité totale en énergies renouvelables à déployer à l’horizon 2030, et moins de 3% de l’énergie photovoltaïque espérée !

A contrario, toujours durant la même période comprise entre 2010 et 2019, les capacités installées pour la production d’électricité à partir de turbines à gaz a pratiquement doublé, passant de près de 11 000 MW en 2011 à près de 21 000 MW en 2019 !

Il est clair que la croissance de la consommation de gaz ne cessera de croitre tant que cet cette matière première continuera d’être utilisée pour pallier à la demande électrique interne en constante augmentation en Algérie. A l’horizon 2025-2030, cette situation entrainera, à ne pas en douter, un déficit structurel entre l’offre et la demande sur le marché national, et entravera de manière dangereuse les engagements de vente de gaz à ses clients étrangers…

Une situation imputée aux seuls gouvernants, dont le discours politique fanfaronnant prône un recours aux énergies renouvelables, alors qu’ils accordent toute la priorité au développement de la production de l’électricité à partir du gaz naturel depuis une décennie…

Ce massacre va-t-il un jour s’arrêter ? Pauvre Algérie…

 

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