
La 4ème Commission de l’Assemblée générale de l’Organisation des Nations Unies (ONU), se consacre principalement aux questions de politiques spéciales et de la décolonisation comme pour la Palestine ou le Sahara Occidental.
Auteur : bachir.outaghani@protonmail.com
Ainsi, la 4ème Commission de l’ONU aborde les activités préjudiciables aux intérêts des peuples des territoires non autonomes, afin d’élaborer des recommandations et des projets de résolutions et de décisions à soumettre à l’Assemblée réunie en plénière, en application de la Déclaration sur l’octroi de l’indépendance aux pays et aux peuples coloniaux.
Pour sa 77ème session, la 4ème Commission a entamé, en date du 3 octobre 2022, l’examen des points relatifs à la décolonisation, dont le dossier du Sahara occidental et celui des pratiques et activités d’implantation israéliennes affectant les droits du peuple palestinien.
Lors du débat général sur les questions de décolonisation des 17 territoires non autonomes inscrits à l’ordre du jour de l’ONU, des Pays comme El Salvador, le Sénégal, l’Arabie Saoudite, les Emirats Arabes Unis ou la Jordanie, ont supporté l’initiative d’autonomie du Maroc concernant le Sahara Occidental.
Le Président de l’Assemblée générale s’adresse à la Quatrième Commission, Octobre 2019
Pourtant, ces mêmes Pays défendent tous les principes de fin de colonisation concernant la Palestine, mais ne l’autorisent pas à s’appliquer au Sahara occidental !
Amman a d’une part développé un discours sur la fin de la colonisation, et a clairement exprimé son soutien au droit inaliénable des peuples à l’autodétermination.
Cela n’a pas empêché le délégué Jordanien, contredisant son discours, à saluer les efforts d’une puissance occupante pour trouver une solution à la question du Sahara occupé.
Après avoir appelé la communauté internationale à tout mettre en œuvre pour donner effet à la solution des deux États avec un État palestinien souverain dans les frontières de 1967 et avec Jérusalem-Est pour capitale, le représentant Jordanien, oubliant le droit des peuples à l’autodétermination, a ouvertement soutenu le plan d’autonomie proposé pour le Sahara Occidental occupé.
« La Jordanie est favorable à cette initiative et salue les efforts de développement de cette région entrepris par le Maroc ainsi que l’ouverture de 28 consulats sur place, y compris à Laayoune » a précisé.
Même son de cloche pour cette autre Monarchie du Golfe qu’est le Koweït. Celui-ci prône la fin de l’occupation des territoires palestiniens occupés depuis 1967, tout comme Bahreïn qui estime qu’une paix « juste et durable » ne sera possible au Moyen-Orient que lorsque le peuple palestinien pourra créer son propre État souverain dans le cadre des frontières d’avant 1967, sur la base de la solution des deux États et du droit international.
Toutefois Manama a réaffirmé sa solidarité avec les autorités marocaines quant à son « intégrité territoriale ». Elle a appuyé les initiatives prises par le Maroc afin de de trouver une solution politique au Sahara marocain sur la base des résolutions du Conseil…
Les Emirats Arabes Unis, tout comme les Comores, ont appuyé la souveraineté du Maroc sur tout le Sahara occidental, en précisant que le projet d’autonomie est une bonne solution à cette question, ce que soutiennent par ailleurs le Royaume d’Arabie Saoudite ou le Qatar.
Comme attendu, le Maroc a tenu à rappeler qu’il n’y a jamais eu de Sahara occidental, seulement le Sahara marocain…
Si Rabat s’est appuyé sur la reconnaissance grandissante de la marocanité du Sahara, avec l’ouverture de 27 consulats généraux dans les villes de Laayoune et Dakhla, certains pétitionnaires partisans du droit à l’autodétermination du peuple Sahraoui ont raillé l’argument marocain.
Pour eux ces représentations diplomatiques sises dans les territoires occupées et financées par le Maroc, vont faire, tous comme pour tous les autres investissements illégaux, le bonheur de la République Arabe Sahraoui Démocratique !
Enfin, l’Afrique du Sud, l’Algérie, l’Ouganda, le Kenya, Cuba, le Zimbabwe, la Guyane, le Mozambique, le Venezuela, la Namibie, la Russie, l’Angola, le Paraguay ou l’Ethiopie, ont défendu le droit à l’autodétermination et à l’indépendance du peuple de la dernière colonie africaine inscrite à la liste des territoires non autonomes de l’ONU.
De son côté, l’Algérie a, une fois encore, défendu le droit à l’autodétermination des peuples, comme l’affirment les résolutions du Conseil de sécurité et de l’Assemblée générale sur le droit inaliénable du peuple du Sahara occidental à l’autodétermination.
Pour Alger, l’insistance du Maroc à relancer le processus des tables rondes sous les auspices de l’Envoyé personnel du Secrétaire Général pour le Sahara occidental, M. Staffan de Mistura, prouve que ce dispositif sert de prétexte pour faire passer « un différend de décolonisation à un différend régional ».
C’est dans ce contexte qu’aujourd’hui, 27 Octobre 2022, le Conseil de sécurité adoptera une nouvelle résolution sur la question du Sahara, pour proroger le mandat de la MINURSO jusqu’au 31 octobre 2023.
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