Entretien Exclusif avec Dahmane Abderrahmane, l’ex Conseiller de Nicolas Sarkozy.

Abderrahmane Dahmane est connu pour son activisme au profit de son Pays d’origine l’Algérie et de la France. Il a très tôt milité dans le mouvement SOS-Racisme et fondé une radio communautaire, tout comme il a participé à la création du Conseil des démocrates musulmans de France, pour lutter contre les amalgames concernant les musulmans  en France. Ce qui lui a valu la reconnaissance des milieux politiques officiels en France, dont celle de l’Ex Président Nicolas Sarkozy, qui l’a décoré en le faisant chevalier de l’Ordre national du mérite.

Dahmane Abderrahmane a contacté la rédaction du journal, suite à ses échanges avec l’historien Sadek Sellam, concernant le récent déplacement des responsables de la Grande Mosquée de Paris (GMP) à Alger.

Dahmane Abderrahmane nous a déclaré avoir été informé par Sadek Sellam que le Directeur Générale de la GMP était dans l’impossibilité de se rendre en Algérie car sous la menace d’un prétendu « mandat d’arrêt contre lui ».

Pour Dahmane Abderrahmane, l’information s’est finalement avérée fausse, puisque les deux responsables de la Grande Mosquée de Paris se sont bel et bien déplacés en Algérie et ont été reçus par les plus hautes instances de l’Etat et du Gouvernement.

En effet, le 9 Décembre 2021 et à sa demande, le Recteur de la Grande Mosquée de Paris, Chems-Eddine Hafiz, a été reçu par le Président de la République algérienne. Durant cet entretien, Abdelmadjid Tebboune a insisté sur le rôle de la Grande mosquée de Paris, affirmant qu’il n’était pas seulement cultuel, mais également une passerelle entre les deux communautés.

Selon l’Agence de presse officielle algérienne, l’audience s’est tenue en présence du directeur de cabinet de la présidence de la République, Abdelaziz Khellaf, et du ministre des Affaires religieuses, Youcef Belmehdi.

Les échanges ont permis de partager les vues et expertises sur la formation des étudiants et Imams, ainsi que de la mise en avant du programme de formation accrédité par l’Institut Abdelhamid Ibn Badis relevant de la mosquée de Paris, élaboré par des Imams algériens délégués en France par le ministère relevant de Youcef Belhamdi.

Une réflexion est même engagée, entre le Recteur et le Directeur Général de la GMP avec le Ministère des Affaires religieuses et des Wakfs, pour l’établissement d’un jumelage entre la mosquée d’Alger après sa réception et la Grande mosquée de Paris pour l’adoption d’une vision commune dans la formation des Imams.

L’ancien conseiller de Nicolas Sarkozy nous affirmera par ailleurs, après le déplacement du Recteur de la Mosquée de Paris et de son Directeur Général, que Sadek Sellam le recontacte à nouveau pour lui assurer que le Président Tebboune aurait manifesté son mécontentement quant à la gestion de la Grande Mosquée de Paris.

Des propos toutefois contredits par le communiqué officiel de l’Agence Presse Service (APS) qui publie que le Président Tebboune avait assuré le recteur de la Grande Mosquée de Paris de son soutien absolu dans la gestion de cet édifice spirituel historique, lui donnant des orientations pour poursuivre les efforts et intensifier les performances de l’institution, à travers l’adoption du milieu manière et la lutte contre le radicalisme et l’extrémisme.

Dahmane Abderrahmane nous a assuré qu’il avait toujours manifesté de profonds désaccords avec les dirigeants de la Grande Mosquée de Paris, leur reprochant à plusieurs occasions la gestion de la communauté musulmane algérienne, leur proximité avec les services diplomatiques algériens, ou leur volonté de fédérer un Islam de France ‘’républicain’’ ouvert à la tolérance et les échanges multiconfessionnels.

 »Ces gens sont des traitres, et ne sont pas au service de la communauté musulmane. Je le dis depuis toujours ! » Assume-t-il lors de notre entretien

A la fin du mois de Novembre 2021, le Recteur de la GMP a déclaré sur les colonnes du Figaro que depuis son arrivée à la tête de la Grande Mosquée de Paris, en janvier 2020, « J’ai fait de la prévention de la radicalisation l’une de mes grandes priorités. Je mène cette lutte contre l’extrémisme afin de prémunir concrètement nos concitoyens musulmans des attraits de l’islam politique. Je ne suis pas de ceux qui tournent le dos aux territoires perdus de notre République et à notre jeunesse, parfois désorientée. L’institution que je dirige a le devoir de leur tendre la main et de trouver, pour eux et avec eux, tous les moyens d’exprimer combien l’islam est une religion pacifique, ouverte et humaniste, qui peut s’épanouir en tout lieu et en tout temps. »

Pour ce qui concerne Sadek Sellam, anciennement salarié de la Grande Mosquée de Paris avant son éviction, les rapports avec ses anciens employeurs restent, au même titre que Dahmane Abderrahmane, manifestement tendus. Les accusations qualifiants les responsables de terroristes ou d’opportunistes n’ont jamais cessés.

Chems-Eddine Mohamed Hafiz, soutient que son institution œuvre à la lutte contre la radicalisation religieuse. Il explique que l’Algérie a adopté un islam du juste milieu, un islam de tolérance et de fraternité qui doit être amplifié en France. « C’est la mission que m’a confiée le président de la République de porter haut ce message de fraternité », affirme-t-il.

A suivre…

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