
Les scandales liés à des affaires de corruption et de malversations en Algérie ne semblent pas cesser, et celui concernant l’aéroport d’ORAN a particulièrement occupé l’espace de l’actualité ces dernières semaines.
De sources très proches du dossier, nous avons appris qu’une perquisition avait été effectuée par la brigade économique et financière de la sûreté de la Wilaya d’ORAN au niveau des locaux du Directeur Général de l’Entreprise de gestion des services aéroportuaires (EGSA) d’Oran : Mr Kessal Abdelkader.
L’enquête de la police Judiciaire aurait été, selon la même source, ouverte par le procureur de la République d’Es-Senia, suite aux rapports établis par les services de sécurités et par les services d’inspection du Ministère des transports.
Ce dossier impliquerait plusieurs personnes dans des actes répréhensibles liés, au trafic d’influence, au faux et usage de faux, à la tentative de détournement de marché publiques, menace sur les membres de la commission d’évaluation des marchés, et pour soupçons de corruption
Genèse de l’affaire de l’aéroport d’Oran.
Dans le cadre de la réalisation de la nouvelle aérogare de l’aéroport international d’Oran Ahmed Benbella, plusieurs appels d’offres nationaux et internationaux ont été lancés pour l’acquisition d’équipements techniques aéroportuaires, de l’éclairage, des caméras de télésurveillance, des matériels nécessaires pour les pistes d’atterrissages.
La société VISIOM est une société française qui active dans le domaine du contrôle de sûreté de bagages et qui distribue une gamme étendue de solutions technologiques en France et à l’Export.
VISIOM, qui n’est pas fabricant, distribue et revend, entre autres, des scanners italiens de marque gilardoni et les scanners de la société L 3.
Cela est d’ailleurs clairement signifié sur leur site internet comme vous pouvez le constater en cliquant ici.
Un lobbying douteux
Afin d’obtenir le marché des scanners émis par la nouvelle aérogare d’Oran, Mohammed Yacoub, qui est le représentant de la société VISIOM en Algérie, aurait chargé le Directeur Général de l’EGSA d’Oran, Mr Kessal Abdelkader, d’éliminer ses concurrents directs.
Pour ce faire, Kessal Abdelkader aurait utilisé des méthodes aussi illégales qu’occultes, pour favoriser la société VISIOM, alors que cette société ne fabrique aucun scanner.
Kessal Abdelkader aurait, selon notre source, chargé certains membres de la commission d’évaluation des marchés d’éliminer le concurrent direct de VISIOM, leader mondial dans la fabrication de scanners.
Le président de la commission des marchés aurait ainsi vraisemblablement retiré plusieurs documents du dossier du concurrent direct de VISIOM, afin de l’éliminer.
Les inspecteurs du Ministère des transports, dépêchés sur place suite à des recours et plaintes des soumissionnaires pour traitement défavorable, ont constaté de flagrantes irrégularités dans la procédure d’évaluation des offres, ayant abouti à l’élimination arbitraire du concurrent direct de VISIOM.
De même, il a été découvert, par la même équipe d’inspection, un document attestant que VISOM serait fabricant de scanner ce qui est faux !
Les surprises dans la gestion chaotique de ce dossier ne s’arrêtent pas là, certains membres de la commission d’évaluation des marchés auraient même été jusqu’à retirer les attestations officielles, certifiant que le concurrent direct de VISIOM est un fabricant de scanners mondialement reconnu…
Et c’est ainsi que le soumissionnaire concurrent a été éliminé du marché, à l’aide de ces méthodes illégales et immorales.
Une enquête en cours et des questions en attente de réponses
Mohammed Yacoub et Kessal Abdelakder qui sont au centre de l’enquête, auraient-ils tenté de détourner un marché public au détriment des intérêts de l’état algérien et de l’intérêt du pays ?
Quel avantage pouvait en tirer le Directeur Général de l’aéroport d’Oran, en tant que représentant de l’Etat, censé justement protéger au mieux ses intérêts ?
Car il faut savoir que l’offre de VISIOM était supérieure à l’offre de son concurrent de près de 1,3 Millions d’€…
L’enquête qui se poursuit, risque de s’étaler à plusieurs cadres du Ministère des transports, mais également à certains soutiens au niveau des services de sécurité, du patron du FCE Ali Haddad, associé de Mohammed Yacoub à Paris, ainsi que d’un influent élu impliqué dans ce surprenant dossier.
Nous reviendrons très vite avec de nouvelles révélations sur ce projet qui dépasse les 20 Milliards de DA.
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