
C’est une histoire de projets de construction de bâtiments monocoques, ou hangars, par des entreprises canadiennes pour le compte du Ministère de la Défense Nationale, sur fond de corruption, de malversation et de complots, ayant eu pour conséquence l’incarcération de plusieurs personnes en prison militaire algérienne, dont Mr DEMERS du 24 mai 2009 au 28 aout 2012 que nous allons vous rapporter aujourd’hui.
Mr DEMERS est un ingénieur intègre, qui a travaillé de nombreuses années au Canada, puis dès les années 90 en Algérie, ou il a créé la Société Canadienne de Transfert de Technologie (SCaTT) dans laquelle il y emploie dés juin 2003, un ex-colonel en retraite : Mr Si-HASSAN.
Si-HASSAN est très actif sur les projets émis par l’institution militaire dont il est issu, et arrive à décrocher de nombreux projets, aidé par son ami, le Colonel BOUABDALLAH qui aurait selon nos informations, effectué plusieurs années d’études avec Si-HASSAN…
Afin de pouvoir faire face aux contraintes financières qu’imposent ses clients algériens, Mr DEMERS se rapproche d’une autre entreprise canadienne : RSW Inc., pour constituer un Groupement d’intérêt économique formé de RSW INTERNATIONAL (RSWI) et SCaTT pour les projets de bases militaires en Algérie à travers Brown Root Condor(BRC).
Quand un projet nécessitait une maitrise particulière, le consortium RSWI-SCaTT faisait appel à des spécialistes dans le domaine des bâtiments monocoques telles les entreprises : HONCO ou BEHLEN, afin de les faire participer aux offres que le consortium négocie pour le compte du MDN.
Selon des documents en notre possession, le Colonel Bouabdallah rapporte qu’en juillet 2002, l’entreprise canadienne : HONCO, aurait tenté de le soudoyer en lui indiquant que travailler avec HONCO directement couterait moins cher et lui serait personnellement plus profitable…
HONCO tente ainsi d’écarter RSWI et SCaTT du projet de la base militaire de TAMANRASSET en déposant, seule, une offre de 50M$ en décembre 2002 et en expliquant que c’est SCATT qui a exigé un tel montant et qu’il en couterait bien moins cher si BRC/MDN travaillait directement avec HONCO.
Le consortium RSWI-SCaTT fait alors appel à une autre entreprise : BEHLEN, pour prendre en charge la fourniture de bâtiments selon les dimensions demandés par BRC/MDN, alors que HONCO doit proposer des alternatives.
RSWI et SCaTT gagnent le contrat de la base de TAMANARASSET avec BRC en mai 2002
En décembre 2004, HONCO dépose plainte et exige 6.6M$ de dédommagements pour n’avoir pas été retenue par la coentreprise. Cette plainte aura une influence négative sur les relations entre RSW et SCATT.
Aussi, à l’insu de SCaTT, GEORGES DICK le patron de RSW INC. et Si-HASSAN, actionnaire pourtant à la SCaTT, s’entendent pour le paiement de commissions à travers un contrat confidentiel d’apporteur d’affaires et tentent de prendre le contrôle de la coentreprise en congédiant le personnel de la SCaTT en Algérie.
Nous avons contacté Madame Brigitte CHRETIEN en sa qualité d’avocat interne de RSW à cette époque-là? C’est elle qui avait élaboré le contrat d’apporteur d’affaire de SI-HASSAN.
Nous lui avons alors demandé qui lui avait donné instruction d’émettre le document contractuel controversé, elle nous a déclaré qu’elle recevait ses instructions de la part des dirigeants de la société qui l’employait, qui étaient donc Mr DICK et Mr MERCIER.
A toutes nos autres questions de savoir si elle était au courant que SI-HASSAN était un associé de SCATT et sur la légalité de la démarche de lui confectionner un tel document, elle a déclaré ne plus se rappeler exactement des circonstances après 12 ans…
C’est ainsi et grâce à ce contrat que SI-HASSAN percevra de la part de RSW INC. près de 500 000$ sur son compte, ouvert à la Banque Nationale de Paris en France, une partie de cet argent, près de 200.000 $, se seraient retrouvés sur le compte du Colonel BOUABDALLAH selon la justice !
RSW INC. se remboursera, en toute illégalité, en s’autorisant à puiser sur les comptes bancaires de la coentreprise par des factures pour « honoraires de gestion » sans autorisation.
Mr DEMERS, qui avait choisi de ne jamais payer des pots de vin, était furieux de la tournure que prenaient les choses, il s’en remet aux services de l’ambassade du Canada en Algérie pour leur faire part des difficultés qu’il rencontrait et des actes de collusion entre RSW Inc et HONCO et de corruption, qu’il soupçonne.
Lors du mois d’Avril 2007, BRC se fait résilier son contrat de TAMANRASSET, celui de la coentreprise est également résilié par BRC, alors que les travaux de la base aérienne de TAMANARASSET ne sont pas terminés, aussi une réclamation pour des travaux supplémentaires de la base de TAMANRASSET de l’ordre de 10M$ est déposée chez BRC avec copie au MDN.
En novembre 2007 le colonel BOUBADALLAH est mis à la retraite et remplacé dans ses fonctions par le colonel NOREDINE CHERIET qui vraisemblablement va déposer plainte au niveau des services de la DRS à l’encontre de son prédécesseur.
Les différentes manœuvres financières et commerciales opérées par HONCO et RSW dans le cadre de l’appel d’offres de BOUSSAADA en 2006 et 2008 avaient mis la puce à l’oreille des services de sécurité.
C’est ce moment-là que choisit RSW pour résilier unilatéralement l’entente de coentreprise, ce qui allait provoquer le blocage des comptes de cette dernière à la BEA et l’arrêt des négociations de la réclamation avec le liquidateur de BRC.
Georges DICK, Patron de la société RSW Inc., ne voulait plus travailler avec Pierre DEMERS comme l’a précisé Si-HASSAN, présent dans un compte rendu que nous mettons à votre disposition.
RSW qui avait réussi à mettre la SCaTT à genoux financièrement, accepte sous la contrainte de signer à Montréal une ordonnance de sauvegarde le 22 Mai 2009, qui remet à RSW le contrôle de la négociation d’une réclamation s’élevant à 12 M$ pour le projet de TAMANRASSET avec le MDN, en indiquant aussi que les paiements futurs seraient déposés dans un compte en fidéicommis, c’est-à-dire dans un compte tiers sous le contrôle des procureurs de RSW.
De retour de son voyage au Canada, PIERRE DEMERS arrive à Alger le dimanche 24 mai 2009, il ne traversera pas la Police des Frontières, deux agents du DRS lui demanderons de les suivre, PIERRE DEMERS se fera passer les menottes et enlever son téléphone portable sans autre explication…
Alors qu’il est laissé seul dans le camion, mais néanmoins menotté ou il a été escorté, PIERRE DEMERS prend son second téléphone et appelle son adjointe lui expliquant la situation et lui demandant d’aviser l’Ambassade du CANADA ainsi que son épouse LOUISE GIROUX.
Après un interrogatoire d’une trentaine d’heure, PIERRE DEMERS est conduit à la prison militaire de BLIDA ou il séjournera jusqu’à son transfert à la prison militaire d’ORAN pour son procès, sans aucun moyen de communication avec sa famille, son bureau ou ses avocats canadiens.
PIERRE DEMERS, HAMOUD-SI HASSAN et le colonel CHARRAF EDINE BOUABDALLA seront condamnés en décembre 2009 respectivement à 6 ans pour les premiers et 7 ans de détention pour corruption.
En Février 2010, RSW/RSWI tente de faire dissoudre la coentreprise devant les tribunaux. Sans succès et la même année, en septembre 2010, la société américaine AECOM, une des plus grande entreprise d’ingénierie au monde, basée en Californie aux Etats-Unis, rachète RSW.
En Mars 2011 PIERRE DEMERS, SI-HASSAN et BOUABDALLAH sont transféré à la prison militaire de CONSTANTINE pour le second procès de PIERRE DEMERS après que celui-ci ait introduit une procédure d’appel.
Ayant demandé à récupérer ses documents saisis par la justice, pour préparer sa défense, PIERRE DEMERS recevra par erreur l’ensemble des documents qui ont été saisies chez SI-HASSAN au début de mai 2009 lors de la perquisition de la DRS à son appartement…
Dans les documents remis par erreur, PIERRE DEMERS va retrouver, le contrat original signée entre GEORGES DICK et SI-HASSAN pour le paiement des commissions dont PIERRE DEMERS est accusé par la Justice Militaire…
PIERRE DEMERS retrouvera aussi des emails de SI-HASSAN adressés à, GEORGES DICK, ROSAIRE BERUBÉ le Directeur Financier, BRIGITTE CHRETIEN chargée du juridique et JACQUES MERCIER le Vice- Président de RSW, son nom ne figurant jamais en en copie, ce qui laisse entendre que des tractations déloyales avaient été engagées avec RSW entre 2005 et 2007.
Comment se fait-il que les enquêteurs de la DRS, n’aient pas vu que les documents saisis, pouvaient innocenter Mr DEMERS ?
PIERRE DEMERS réussira à sortir de la prison de CONSTANTINE le contrat original «d’apporteur d’affaire» de SI-HASSAN avec RSW et bien d’autres documents, dont le compte rendu de réunion de SI-HASSAN ou GEORGES DICK demande de détruire PIERRE DEMERS pour le mettre hors état de nuire.
SI-HASSAN aurait confirmé par-ailleurs que le contrat signé entre lui et GEORGES DICK, concernant le paiement des commissions pour lequel on accuse PIERRE DEMERS de corruption, est vrai.
Ni le procureur militaire, ni le juge ne voudrons prendre en compte le document et après une courte délibération du jury, PIERRE DEMERS sera de nouveau condamné à 6 ans de prison…
PIERRE DEMERS est alors retransféré vers la prison militaire de BLIDA à la fin du mois de mars avec tous les documents de SI-HASSAN…
Le 28 aout 2012, PIERRE DEMERS est libéré après une grâce présidentielle « à titre individuel », il abandonnera tous ses effets personnels à la prison de BLIDA pour ne rapporter que les documents qu’il avait pu récupérer de la prison de CONSTANTINE.
L’ambassade du CANADA se chargera de son transport jusqu’à l’aéroport, il sera reconduit jusqu’à l’intérieur de l’avion d’air Algérie en partance pour Montréal, par des officiers de l’Ambassade du Canada.
Ultime rebondissement administratif, PIERRE DEMERS ayant été arrêté à sa descente d’avion, son passeport n’a jamais été contrôlé et aucun cachet d’entrée n’a été apposé sur son document de voyage, la PAF ne peut le laisser repartir… C’est un officier du protocole militaire présent sur les lieux, qui interviendra pour régler le problème !
RADIO-CANADA, malgré les pressions qu’elle aurait subi de plusieurs parties impliquées selon nos sources, a tout de même diffusé un reportage intitulé « condamné au silence » de ANNE PANASUK en avril 2014 sur les conditions scabreuses qui avaient mené PIERRE DEMERS en prison, dans la foulée, GEORGES DICK le Patron de RSW, quittera AECOM.
De sources fiables nous apprendrons que la réclamation du paiement des travaux supplémentaires de la base de TAMANRASSET se serait réglée en Décembre 2009, pendant que PIERRE DEMERS était en prison…
Toutes les demandes de SCaTT à la Banque Extérieure d’Algérie (BEA) pour avoir des informations sur les comptes de la coentreprise resteront lettre morte.
Pourquoi la BEA refuse, jusqu’à aujourd’hui de collaborer et de confirmer s’il y a eu ouverture de nouveaux comptes en ses agences au nom de la coentreprise ?
Pourquoi refuse-t-on de transmettre les contrats de fin des travaux de TAMANRASSET en juin 2009, et tant d’autres documents à Mr DEMERS afin de réclamer son droit aux bénéfices ?
Monsieur DEMERS a-t-il été victime d’un complot visant à le faire emprisonner et le soustraire à des négociations et des projets qui ont été octroyés à des sociétés canadiennes dans des conditions qui sont sous enquête actuellement.
Nous avons tenté de contacter le Colonel BOUABDALLAH, MR JEAN NEHME Président de AECOM/RSW, Mr STEPHANE TRUDEAU Vice-Président de AECOM/RSW ainsi que le PDG d’AECOM au siège social en Californie : MICHAEL S. BURKE et ses collaborateurs en charge du juridique Mme CARLA CHRISTOFFERSON, et LARA POLONI en charge de la zone Europe, Moyen-Orient, Inde et Afrique(EMIA). Nous n’avons obtenu aucune réponse…
Il n’est pas certain que les services de conformité et d’éthique de l’entreprise AECOM voient d’un bon œil les agissements d’une entreprise qu’ils ont racheté, tant les accusations sont graves et incompatibles avec les règles anti-corruption américaines.
La Gendarmerie Royale Canadienne qui enquête de son côté, le fait selon nos informations en même temps que les autorités Algériennes qui ont réouvert le dossier de Monsieur DEMERS, et une enquête au niveau de l’institution responsable de la sécurité nationale serait actuellement en cours pour faire la lumière sur cette affaire.
A suivre…
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