Comment le truquage des résultats des élections en faveur du FLN a provoqué des émeutes et une situation explosive à Tindouf

 

De violentes émeutes ont éclaté à Tindouf ce jeudi soir à la suite de la proclamation des résultats du scrutin des élections locales. Des affrontements ont opposé plusieurs bandes de jeunes manifestants aux forces de l’ordre. 

Les affrontements ont redoublé de violence lorsque des jeunes émeutiers se sont attaqués au siège du tribunal administratif de Tindouf. Plusieurs bureaux de cette structure étatique ont brûlé, a-t-on appris de plusieurs sources locales. D’après ces mêmes sources, les émeutiers manifestent leur colère contre le bourrage des urnes qui aurait fait perdre les sièges de l’APC de Tindouf au TAJ, le parti islamiste dirigé par Amar Ghoul, l’ex-ministre des Travaux Publics.

“Jusqu’à 4 H du matin, le dépouillement des voix avait permis de constater la victoire de l’alliance TAJ au niveau de l’APC de Tindouf. Nous avons enregistré plus de 1300 voix en faveur de notre parti et nous avons tous les PV qui démontrent ces données. A 9 H, Tindouf se réveille avec de nouveaux résultats qui annoncent la victoire du FLN avec une avance de 266 voix ! Ils ont bourré les urnes en rajoutant au profit du FLN 1566 voix. C’est une injustice scandaleuse que nous n’allons jamais accepter et nous lutterons jusqu’à ce que le verdict des urnes soit respecté”.

C’est avec ces mots prononcés sur un ton à la fois serein et colérique que le secrétaire général de wilaya du parti TAJ, Abidi Saâd Tahar, a résumé la situation explosive qui prévaut depuis vendredi à Tindouf, à l’extrême sud-ouest du pays. Dans cette région très sensible située à la frontière marocaine où de nombreuses unités lourdes de l’armée algérienne sont stationnées à longueur d’année, des centaines de manifestants ont déclenché de violentes émeutes pour protester contre ce qu’ils qualifient de “bourrage des urnes” et de “détournement des bulletins de vote”.

 

Dans ces vidéos, les citoyens de Tindouf filment également des exactions policières et témoignent de la violence de la répression dont ont été victime des manifestants regroupés sur la principale place publique de cette ville saharienne. Les habitants de Tindouf accusent les services de sécurité d’avoir jeté de l’huile sur le feu. Certains jeunes émeutiers provoquent les policiers et font part de leur volonté d’en découdre pour démontrer qu’ils en ont ras-le-bol des pratiques de la fraude dans leur région.

Il est à rappeler que des affrontements d’une violence inouïe, et très inhabituelle dans cette région du sud du pays, ont opposé durant toute la journée du vendredi les forces de l’ordre aux manifestants et électeurs du parti TAJ, une formation d’obédience islamiste menée par Amar Ghoul, ex-ministre et l’un des partisans actifs du 4e mandat d’Abdelaziz Bouteflika. Pour l’heure, nous ignorons le bilan exact et précis des blessés. Une chose est sûre : plusieurs émeutiers ont été interpellés et arrêtés. Des structures publiques ont été saccagés et incendiés comme le tribunal de la ville.

Jusqu’à cette heure-ci, le ministère de l’Intérieur ne s’est toujours pas exprimé pour fournir des explications à propos des graves accusations formulées par les partisans du parti TAJ. Amar Ghoul n’a pas également fait la moindre déclaration. La situation demeure tendue samedi matin, soulignent nos sources présentes sur place. Et les violences risquent de reprendre à n’importe quel moment de la journée car un sentiment de frustration générale s’est emparé de la population de Tindouf qui crie sa colère à défaut de trouver des oreilles attentives à sa détresse.

 

 

 

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